La ville de Montréal prend un acte fort pour la piétonisation (d’ici 2027) et la renaturation (d’ici 2029) en réaménageant la voie Camillien-Houde sur le Mont Royal, jusqu’ici une voie de passage pour les automobilistes et qui deviendra une grande promenade pour les piétons.

En faisant le choix de transformer la voie Camillien-Houde en la réservant uniquement aux piétons et aux cyclistes, la Ville de Montréal prend une décision majeure pouvant avoir l’impact d’engendrer des changements à plus grande échelle sur la place de la nature en ville. Cette décision vise à :

• se rapprocher de la vision originelle du créateur du parc du Mont-Royal, Frederick Olmsted : qui proposait initialement de plonger ses visiteurs dans une succession apaisante de huit environnements naturels distinctifs, dont une clairière, un étang, un belvédère et des escarpements.
• être en phase avec le monde dans lequel nous évoluons désormais collectivement : ce monde à la biodiversité menacée et fragilisée, celui qui surchauffe et où s’enchaînent des évènements climatiques extrêmes, enfin un monde où, plus que jamais, les humains ont besoin de la nature pour se ressourcer et respirer un peu mieux.
• être en adéquation avec les engagements que la Ville a pris lors de la COP15 sur la biodiversité et avec ce que le GIEC recommande pour s’adapter aux effets d’un climat en crise.
• prendre soin des populations en leur offrant des bénéfices environnementaux : cette forêt urbaine verra son travail de climatiseur géant pour lutter contre les îlots de chaleur renforcé, son rôle d’éponge pour absorber les eaux de pluie amélioré et sa capacité de filtrer et purifier l’air augmentés.
• rendre la montagne accessible : une desserte améliorée en transport collectif a été promise par la Ville, ainsi, les Montréalais, Montréalaises et touristes pourront renouer avec une portion non négligeable de cet espace vert et unique en son genre : l’équivalent de trois terrains de football leur sera redonné.

Vers une mobilité douce

10 000 voitures qui empruntent chaque jour la voie Camillien-Houde, et 85 % d’entre elles l’utilisent comme voie de passage. Cette route ne sera donc plus accessible au transport automobile à partir de 2027 pour devenir entièrement piétonnière. Les voitures devront emprunter le chemin Remembrance et une voie sécuritaire pour les cyclistes sera aménagée en parallèle de la voie Camillien-Houde.

« La montagne n’est pas un raccourci pour les véhicules qui l’utilisent comme voie de passage »

Valérie Plante, Mairesse de Montréal

Selon le Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal), au-delà de la transformation de l’axe, et en complément aux annonces faites lors de la COP15, c’est l’accessibilité du site patrimonial du Mont-Royal dans son ensemble qui va s’en trouver largement améliorée. 

« Montréal avait besoin d’un projet ambitieux pour l’avenir de cet axe qui traverse le parc du Mont-Royal. Il était inconcevable de garder une véritable autoroute au cœur de la montagne »,

Emmanuel Rondia, Directeur général du CRE-Montréal.

Focus sur le projet de renaturation

Le verdissement massif de la voie Camillien-Houde permettra de rééquilibrer l’utilisation du chemin Olmsted, qui est au maximum de sa capacité actuellement. Le coût de ce vaste projet de réaménagement est évalué à 92 millions de dollars.

« Le scénario prévu pour réaménager le parc du Mont-Royal prévoit d’ici 2029 l’ajout de 18 000 mètres carrés d’espaces verts, ce qui équivaut à trois terrains de football »,

Valérie Plante, Mairesse de Montréal. 

La protection de la faune et de la flore figure aussi dans les préoccupations de l’administration municipale. Aussi le projet de réaménagement prévoit-il d’accroître la canopée sur le mont Royal : par exemple, des arbres seront plantés sur la promenade piétonnière Camillien-Houde.

Le Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal) accueille avec enthousiasme la vision proposée pour le réaménagement de la voie Camillien-Houde et du chemin Remembrance et salue ce geste fort et nécessaire de l’administration.Selon lui, la vision proposée est une réponse concrète aux enjeux climatiques, de perte de biodiversité ainsi qu’à la nécessité de réduire la place de l’automobile dans nos milieux de vie.

« Avec l’aménagement de ce chemin dédié à la mobilité active, l’expérience de découverte de la montagne sera totalement transformée. La métamorphose de l’axe offrira un lien plus fort avec la nature et un environnement apaisé, sécuritaire, invitant à une découverte en douceur de la montagne et de ses multiples joyaux naturels et paysagers »,

Emmanuel Rondia, Directeur général du CRE-Montréal.

La ville de Montréal invite l’ensemble des villes du Québec à embarquer dans ce mouvement d’avenir, en redonnant à leurs forêts urbaines leur vocation première. C’est ce qu’ont récemment fait Toronto avec High Park, Boston avec Franklin Park, New York avec Prospect Park, Washington avec Rock Creek Park ou encore San Francisco avec son légendaire Golden Gate Park.