Marseille met en place un Fonds de dotation climatique, instrument de financement et de mobilisation autour de sa démarche environnementale

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Pour financer son programme climatique, la ville de Marseille innove en mettant en place un Fonds de dotation climatique. Un outil qui permettra au monde économique local d’être partie prenante de la démarche environnementale de la ville. Objectif d’ici 2030 ? Collecter 10 millions d’euros localement et renforcer les synergies entre acteurs.

Un fonds de dotation inspiré de capitale européenne de la culture

En avril dernier, Marseille décrochait le label européen « 100 villes neutres en carbone en 2030″. La Ville espère désormais être sélectionnée par la Commission européenne pour faire partie des « 30 villes neutres en carbone en 2030 », et ainsi bénéficier d’un accompagnement financier et technique privilégié. Pour accélérer les projets liés au label européen “100 villes neutres en carbone en 2030”, dont Marseille est lauréate, la municipalité va lancer cette année un fonds de dotation, dont l’objectif est de collecter 10 millions d’euros localement.

L’Europe estime à 10 000 euros par habitant l’investissement nécessaire pour atteindre l’objectif de neutralité carbone en 8 ans. Soit près de 9 milliards pour la cité phocéenne. Pour « mener à bien de grands projets écologiques et sociaux pour faire de Marseille une ville capable d’affronter les grands enjeux du siècle », le maire de Marseille a annoncé, à l’occasion de ses vœux à la presse, la création d’un fonds de dotation pour financer le contrat ville climatique « et faire de Marseille une ville plus verte ».

« On s’inspire de ce qui a été mis en place à l’occasion de Marseille, capitale européenne de la culture en 2013, avec le fonds de dotation arts et patrimoine qui avait collecté plus de 15 millions d’euros », explique Fabien Perez, conseiller municipal délégué aux fonds européens, à la manœuvre sur ce dossier.

Créer une synergie entre tous les acteurs pour un enjeu commun

Si la gouvernance est appelée à être « démocratique et collégiale », le fonds de dotation devrait être piloté par le monde économique. Le montage juridique est en cours avec la Chambre de commerce et d’industrie Aix-Marseille-Provence. « Nous aimerions également impliquer le monde scientifique qui a son mot à dire sur la pertinence des projets en matière de décarbonation des actions », poursuit Fabien Perez.

Objectif  d’ici 20230 ? Collecter 10 millions d’euros localement. « Mais on espère aller bien au-delà. C’est bien de fixer des objectifs pour les dépasser. L’idée est de permettre au monde économique d’être partie prenante de cette structure de financement et de gagner en visibilité sur les actions qu’ils s’approprient en tant que financeurs, créer une synergie entre les projets. CMA CGM, Véolia, La Poste… comme d’autres acteurs sont mobilisés sur les 100 villes neutres en carbone, et leurs projets ont vocation à s’articuler avec d’autres. C’est une manière de fédérer autour d’un enjeu ». Parmi les potentiels financeurs figurent également la Banque des territoires, la BPI, la Banque européenne…

Les 5 piliers de Marseille pour atteindre la neutralité carbone en 2030

À l’heure où les experts du GIEC estiment que l’humanité a trois ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre si elle veut conserver un monde vivable, la municipalité a établi un plan d’actions en cinq grands axes prioritaires pour hisser Marseille en ville-modèle de la neutralité climatique socialement responsable. Ces axes constituent l’épine dorsale du projet de Marseille pour le Label « 30 villes neutres en carbone en 2030 » présenté à la Commission européenne.

  • Révolutionner les modes de transports d’ici à 2030,
  • Décarboner du parc immobilier via la lutte contre la précarité énergétique,
  • Renforcer le modèle méditerranéen de ville végétale,
  • Mettre les citoyens au cœur de la transition climatique,
  • Mise sur l’innovation, levier d’action durable.

En parallèle, a municipalité et l’ensemble des partenaires impliqués dans ce projet (Métropole, Région, acteurs économiques, associations…) planchent activement sur un plan d’actions climatique, à travers notamment l’élaboration d’un contrat ville climatique, qui consiste à :

  • identifier les acteurs de terrain en mesure d’agir sur la décarbonation,
  • recenser l’ensemble des actions (20% d’actions publiques et 80% d’actions privées),
  • déterminer le programme qui sera présenté pour tendre vers une neutralité carbone en 2030.

Le contrat ville climatique est en cours de finalisation et devrait être voté lors d’un conseil municipal au printemps (avril-mai). Cette feuille de route doit permettre à la Commission européenne de flécher les montants qu’elle entend allouer aux projets présentés, sans toutefois les financer dans leur intégralité.

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