Depuis la tenue des Assises du commerce en décembre 2021, maires et députés français alertent sur l’émergence des entrepôts de stockage, « dark stores », et cuisines centrales, « dark kitchens », qui pullulent dans les grandes villes. Fréquemment installés en hypercentre, ces entrepôts sans clients, qui fonctionnent par un système de livraison à domicile de denrées, sont dans le collimateur des grandes villes françaises.
Les villes de Paris, Nice et Montpellier sont par exemple opposées à leur développement en centre-ville du fait notamment des nuisances sonores engendrées mais aussi des conditions de travail des employés de ces entreprises.
Contre la multiplication de ces « magasins fantômes » dans les centres des grandes villes françaises, prenant la forme d’entrepôts sans clients où un bal de livreurs s’effectue toute la journée, les élus ont obtenu gain de cause le mardi 6 septembre 2022 au Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
L’objectif de cet échange était de combler un vide juridique, permettant aux maires d’agir rapidement pour éviter la multiplication de ces enseignes accusées de concurrencer de manière déloyale le commerce de proximité.
Un terrain d’entente a été trouvé sur la définition des « dark stores » dans le Code de l’urbanisme mais le cas des « dark kitchens » n’est, en revanche, pas encore tout à fait réglé. Le gouvernement va donc prendre un arrêté pour requalifier ces locaux en entrepôts, permettant aux mairies de s’opposer à leur installation en centre-ville.
Une fois le décret promulgué, il appartiendra donc à chaque maire de décider du devenir de ces dark stores. « Le maire pourra dire dans son Plan Local d’Urbanisme (PLU) « je veux bien des entrepôts et là je n’en veux pas et ensuite c’est le pouvoir de police de maire qui s’applique », a détaillé Olivier Klein, Ministre délégué chargé de la ville et du logement.