La « Communalisation du code forestier gabonais » était au coeur de la rencontre du Bureau exécutif de l’Association des Maires du Gabon qui s’est retrouvé à Libreville du 28 au 29 mars 2024, dans le cadre d’une réunion extraordinaire. Une initiative qui vise à octroyer aux Communes un rôle central dans la gestion des ressources forestières, offrant ainsi de nouvelles opportunités de développement local.
Communaliser le code forestier : quels enjeux ?
La démarche de communalisation du Code forestier gabonais, initiée dans le cadre de la décentralisation de la gestion forestière, vise à donner aux Communes un rôle prépondérant dans l’exploitation et la valorisation des ressources forestières. Les Maires du Gabon, réunis par leur Président Jude Ibrahim Rapontchombo, se sont penchés sur les enjeux et implications de cette initiative pour les collectivités locales et les départements.
«Le projet de révision du Code forestier, voulu par les plus hautes autorités de la République, impose à chacun de s’exprimer sur cette thématique qui est soumise à notre examen, afin que les Communes du Gabon s’approprient ce levier, à l’effet d’être les potentiels décideurs à côté du gouvernement, dans l’intérêt des collectivités locales et départements, pour bénéficier de la gestion des produits halieutiques de la forêt. »
Gal Jude Ibrahim Rapontchombo, Délégué spécial de la Commune de Libreville
Une réflexion engagée à l’échelle sous-régionale
En s’appuyant sur l’expertise du Cameroun, où la communalisation des forêts est engagée depuis 1995, les villes des pays du bassin du Congo et d’Afrique centrale ont fait de la foresterie urbaine et de la gouvernance forestière locale un sujet clé de coopération. Leur rencontre en septembre 2022 à Libreville, appuyée par l’AIMF, avait d’ailleurs permis de poser les bases de la construction d’une vision commune de la foresterie urbaine.
Au sortir de cette rencontre, l’Association des Villes et Communes d’Afrique Centrale s’est engagée à accompagner ses collectivités membres vers le respect des engagements internationaux, notamment :
- Accompagner le plaidoyer sur la communalisation des forêts
- Appuyer les Communes et villes à s’approprier la feuille de route sur la « localisation » de l’agenda mondial du développement durable
- Proposer aux villes des outils et des méthodes innovantes d’adaptation et d’atténuation aux changements climatiques à partir des problématiques forestières.
C’est dans la continuité de ces travaux que M. Baudelaire Kemajou, Directeur du Centre Technique de la Forêt Communale du Cameroun et expert de l’AIMF, a été mobilisé pour accompagner les travaux de l’Association des Maires du Gabon. Il a pu souligner les nombreux avantages de la communalisation. La gestion décentralisée des ressources naturelles, le partage des revenus générés par les forêts entre les Communes et l’État, ainsi que la possibilité pour les Communes de valoriser les produits forestiers localement sont autant d’opportunités offertes par la communalisation du Code forestier.
Le plaidoyer des communes et départements du Gabon
À terme, les propositions élaborées par les Communes et les Départements seront présentées au gouvernement en vue de la révision du Code forestier gabonais. Cette démarche ambitieuse devra déboucher sur une gestion plus responsable et équitable des ressources forestières, plaçant ainsi les Communes gabonaises au cœur d’un développement durable et harmonieux.