Au Maroc, les municipalités s’affirment comme les principaux leviers de la mise en œuvre des objectifs du développement durable (ODD). La 4ème édition de la semaine verte est l’occasion pour les territoires marocains de mettre en avant leur rôle pour inverser la tendance à la régression des forêts et des espaces urbains boisés. Autour de l’enjeu crucial du verdissement des villes, c’est toute la question des fonctionnalités et de la valorisation de ces espaces qui est posée.
Une question de gouvernance locale
Parmi les questionnements qui animent les villes marocaines en matière de gestion des espaces verts :
- Comment élever la position en matière d’urbanisation et d’aménagement au Maroc, en particulier, dans les nouvelles zones ouvertes à l’urbanisation ?
- Comment développer ses fonctions économiques, sociales et culturelles, au lieu de les réduire à de simples passages pour les citoyens ?
- Quelles sont les voies pour œuvrer à son appropriation par les riverains et citoyens ?
- Comment développer les espaces boisés urbains dans tous les quartiers de la ville, notamment ceux qui souffrent d’une pénurie aiguë d’espaces verts ?
Au programme de la semaine verte
Entre plantation d’arbres et conférences sur la préservation du patrimoine naturel, la Semaine verte organisée dans 25 villes au Maroc a favorisé la prise en compte de la biodiversité urbaine dans le développement durable.
Moment fort le 7 février à Casablanca, avec un colloque national sur les moyens de développement des espaces boisés urbains, et une opération de distribution de 1 000 plantes et arbres aux établissements scolaires de 24 villes pour toujours renforcer l’implication des élèves dans la protection de la nature.
Le colloque national sur le statut et les services écosystémiques des espaces verts a réuni les représentants des autorités locale, régionales et nationales. Les débats ont notamment permis de :
- construire et partager des recommandations procédurales pour développer les normes et fonctionnalités des espaces verts,
- rappeler les rôles traditionnels des espaces verts dans le domaine urbain, qu’ils soient récréatifs ou esthétiques afin de faire augmenter l’attractivité des villes.
- mettre l’accent sur ses rôles vitaux pour faire face aux crises sanitaire et climatique, et pour faire face à l’atténuation de leur gravité,
- questionner sur la définition des nouvelles normes pertinentes fixées par les institutions et organisations scientifiques et internationales.
La Semaine verte 2023 du Maroc a été aussi l’occasion pour les acteurs politiques et économiques du royaume chérifien d’examiner la résilience climatique des villes marocaines à travers plusieurs ateliers. « Qu’ils soient récréatifs ou esthétiques, les espaces verts renforcent l’attractivité des métropoles. Ainsi, nous devons agir pour la réhabilitation des écosystèmes vivants (zones humides, forêts naturelles), la préservation des ressources en eau et de la biodiversité en milieu urbain », indique l’Association des enseignants des sciences de la vie et de la terre qui organise l’évènement depuis 2020.
Renforcer les partenariats
Autour de cet enjeu du verdissement des villes, les autorités marocaines entendent faciliter les partenariats tant au niveau local qu’international. C’est dans ce cadre que le Groupe de Visegrád, une organisation intergouvernementale européenne constituée de la Pologne, de la République Tchèque et de la Hongrie a signé un accord en 2022 avec l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) du Maroc en vue de l’installation d’une unité de compostage au sein du Jardin d’essais botaniques de Rabat. L’initiative axée sur l’usage de biofertilisants améliorera la gestion des déchets dans la capitale marocaine.
Quant à l’opération Semaine Verte, elle a bénéficié de l’appui de l’ambassade de France au Maroc, l’Agence nationale des eaux et forêts du Maroc, la fondation Lydec, la plateforme d’investissement Africa50 ainsi que des ministères marocains de l’Eau et de l’Équipement et de la Transition énergétique et du Développement durable.