A Madagascar, le célèbre palais de la Reine, le Rova, qui domine Antananarivo, la « ville des mille guerriers« , vient de rouvrir ses portes. Ce monument, érigé en 1610, sur les hauteurs de la capitale, avait été détruit par un incendie le 6 novembre 1995.
Un monument historique et symbolique
Perché sur l’une des plus hautes collines de la ville, le Rova, qui signifie « enceinte royale », était visible à des kilomètres. Fondé vers 1610 par Andrianjaka, qui avait pris le site d’Antananarivo aux Vazimba, le Rova a été la place forte que les rois merinas ont embellie au fur et à mesure qu’ils étendaient leur pouvoir sur l’île tout entière.
Le Rova, palais de la monarchie Merina, a longtemps été le symbole de l’unité de la Grande île. Système défensif et honorifique, il avait séduit tous les visiteurs. En 1865, l’empire Britannique, dessine et offre la porte d’entrée du palais. L’Arc de triomphe, dessiné par James Cameron en 1865, sera surmonté par un aigle en bronze offert par Napoléon III à Ranavalona 1ère.
« Elle était là, cette grande cité, différente de toutes les villes que j’avais vues, assise sur une haute colline de rochers où elle occupe deux kilomètres et demi de longueur : du centre de ses nombreuses maisons émergeait l’énorme masse du grand palais, avec ses vérandas découpées en arcades et son vaste toit blanc qui rayonnait au soleil du matin »
James Sibree, célèbre missionnaire britannique.
Devenu musée, le Rova a été détruit par un incendie criminel en 1995, incendie qui a emporté les collections d’œuvres d’art, les intérieurs et les toitures. Un événement qui a fortement marqué les mémoires.
L’inauguration de la Rova, un moment fort pour la nation malgache
28 ans plus tard, le lieu renaît de ses cendres. Andry Rajoelina, Président de la République Malgache, a procédé à son inauguration officielle le 19 juin 2023. La veille s’était déroulé la restitution par la France du dais royal de Ranavalona III, symbole de la souveraineté avant la colonisation. Intégralement financée sur fonds nationaux, la rénovation de la Rova marque un moment fort et symbolique pour la nation malgache.
« Ce que nous vivons aujourd’hui montre que même si tout a été détruit, il est possible de reconstruire, de redresser, de rebâtir« , a-t-il lancé.
« Bien que des pays et des organisations nous aient tendu la main, nous avons préféré cotiser plus, en signe de souveraineté nationale comme le disaient les descendants de souverains, et ne pas demander de financements venant de l’extérieur : c’est notre propre argent qu’on a utilisé pour rebâtir et reconstruire cette infrastructure. Ce château est le témoin du passé, visage du présent mais surtout le reflet de l’avenir du pays. Ce château de Madagascar sera la fierté des Malgaches !…« , a conclu le président malgache.