La Province de Siem Reap s’est engagée dans le développement d’une filière de transformation de boues de vidange en fertilisant agricole, avec le double objectif d’amélioration de l’hygiène publique d’une part et de développement d’une filière agricole naturelle.
Au-delà de cet impact direct, cette démarche contribuera à l’atténuation des effets du changement climatique, via le travail sur la régénération des sols, le développement d’une filière de production et distribution locale. Ce programme s’inscrit dans le prolongement d’un travail mené depuis plusieurs années par la Province et ses partenaires internationaux, dont l’AIMF, autour de la question de l’assainissement autonome et de sa gestion comme enjeu essentiel du développement urbain durable.
Contexte
La Province a conduit en 2017 et 2018 des études préalables appuyées financièrement et techniquement par l’AIMF, le SIAAP, le Département des Hauts-de-Seine et l’Agence de l’eau Seine-Normandie et par AGRISUD International.
Ces études ont permis de préciser la problématique en situation existante, de définir les éléments techniques et financiers relatifs à la station de traitement, les schémas d’organisation pertinents et souhaités pour la filière et de recommander une stratégie de mise en œuvre du projet.
Une phase intermédiaire a permis de mettre en place l’organisation locale : arrêté pour la constitution du comité de gestion local, présidé par le Vice-Gouverneur en charge de l’environnement ; confirmation de la mise à disposition du terrain, au sein du périmètre de l’actuelle station de traitement des eux usées.
Par ailleurs, au cours de l’année 2019 des contacts réguliers ont eu lieu avec les responsables de la Banque Mondiale au Cambodge. La Banque s’est engagée à partir d’août 2019 sur un vaste programme pour l’assainissement de Siem Reap (investissement +-20M USD), notamment sur les composantes de renforcement institutionnel et technique au niveau du Ministère de l’Environnement ; de réhabilitation des stations de pompage ; et de mise à niveau de la station de traitement des eaux usées.
Dans ce cadre, la composante sur l’assainissement autonome et sa filière de valorisation, ainsi que les préconisations des études ont été étudiées et discutées par les experts de la Banque, qui a intégré la réalisation du présent projet comme un maillon complémentaire de sa stratégie.
Dans le même temps, le tour de table financier au niveau de la coopération décentralisée française s’est organisé autour de l’AIMF. Il a permis de mobiliser le SIAAP et l’AESN.
Objectifs du projet
- Atténuer les effets du changement climatique, via le travail sur la régénération des sols, le développement d’une filière de production et distribution locale.
- Apporter une réponse innovante et adaptée à la problématique de l’assainissement urbain et du secteur agricole local, avec des retombées importantes sur les conditions de vie des populations et sur le cadre touristique de la ville, élément majeur de son développement.
- Soutenir la création d’une filière économique locale avec des retombées directes sur le secteur privé local, tant au niveau des entreprises de vidange que des coopératives agricoles.
- Développer un modèle fonctionnel en mesure d’être répliqué dans la Province de Siem Reap, au Cambodge et au sein du réseau des maires francophones.
Activités principales
- Mise en œuvre et construction de la station de transformation des boues de vidange
- Mise en route de la station : construction du cahier des charges d’exploitation, réglage des traitements, accompagnement à la gestion.
- Mise en œuvre du cadre organisationnel de la filière agricole et de gestion de boues : choix du mode d’exploitation (entreprise exploitante, régie, affermage), recherche de partenaires, négociation et dépôt des statuts (réglementation, autorités de tutelle, relation avec les coopératives agricoles, suivi des entreprises de vidange, suivi des impacts sur l’environnement).
- Amélioration du cadre global de la filière agricole et de boues de vidange : communication et information, réglementation ; réalisation d’un contrôle continu sur la qualité de l’humus et conduite des tests grandeur nature ; campagne de marketing et sensibilisation des agriculteurs et grossistes.
Données clés
Mise en œuvre : 4 ans (2020-2024)
Budget global : 3,5 M€
Dont AIMF 400 000 €
Dont SIAAP 400 000 €
Dont Agence de l’Eau Seine Normandie 900 000 €
Terrain : 1,8 M€