Le programme Lubumbashi 2030, porté par la ville de Lubumbashi, mobilise autour d’une ambition commune l’appui de l’Union européenne, de l’AIMF, et de la coopération décentralisée francophone pour répondre aux enjeux environnementaux du territoire.
L’AIMF s’investit dans l’opérationnalisation du plan d’action en finançant, à travers son Fonds de Coopération, le projet de « Gestion durable des ressources en eau, des forêts et du patrimoine arboré urbain », partie intégrante de Lubumbashi 2030. Engagée de longue date dans une coopération décentralisée avec la ville de Lubumbashi, la ville de Liège mobilisera ses services et ses partenaires pour un appui en expertise.
Au delà des enjeux environnementaux auxquels elle répond, cette initiative est emblématique de la volonté et de la capacité de ces acteurs à renforcer la complémentarité de leurs interventions.
Problématique et contexte
Avec ses 5 Millions d’habitants, Lubumbashi est confrontée à la problématique de la durabilité du développement urbain accéléré : les effets cumulatifs des changements climatiques et de la pression anthropique nécessitent d’être pris en compte sans délai en terme d’intervention, corrective ou conservatoire et de gestion territoriale.
Deux points critiques ont été identifiés :
- La gestion des forêts et espaces verts. L’approvisionnement énergétique des ménages repose à 80% sur l’exploitation de la forêt pour la production de charbon de bois. En une centaine d’années, cette activité, hors tout mode de gestion raisonnée, a conduit à une déforestation des peuplements originels sur un rayon de 70 à 100 km autour de la Ville. Il est donc indispensable de mener une opération de régénération et de gestion durable des écosystèmes forestiers, d’autant que la plantation d’arbres joue un rôle d’absorption de CO2 contribuant aux efforts globaux d’atténuation.
- La protection des ressources et la protection des captages contre les implantations illicites massives est un réel enjeu pour l’alimentation de la ville en eau potable.
La ville de Lubumbashi a sollicité l’appui de l’AIMF pour l’accompagner dans la mise en œuvre d’un programme d’intervention global, visant la préservation de ces zones stratégiques (conscientisation de la population, action judiciaire contre les spoliations et atteintes au bien commun, reforestation, gestion durable et surveillance).
Objectifs spécifiques
- Renforcer la capacité de la pépinière municipale actuelle en vue d’intensifier les plantations d’arbres en ville, tant pour la création d’espaces verts nouveaux dans les quartiers d’urbanisation récente que pour la régénération du parc arboré historique – et en créer une nouvelle – spécifiquement dédiée à la production et à la conservation des espèces locales de la forêt du Miombo (sur base d’un accompagnement scientifique) ;
- Accompagner la ville dans son rôle de maître d’ouvrage d’une politique publique intégrée, renforcer la capacité des services techniques et sensibiliser les populations aux enjeux liés aux ressources naturelles ;
- Mettre en place des structures d’accueil polyvalentes à vocation technique et scientifique, mais également didactique et récréative pour la promotion du développement durable et de l’importance de l’arbre, de l’eau et de la forêt pour la résilience aux changements climatiques ;
- Renforcer la capacité d’intervention des services sur le terrain pour l’exécution de leurs missions techniques, de surveillance ou de contrôle territorial par la fourniture de moyens logistiques adaptés.
Activités
- Renforcement de la pépinière municipale
- Création d’une seconde pépinière municipale pour la production et la conservation des espèces végétales de la forêt du Miombo
- Formation d’agents du Service des Espaces Verts en tant qu’Arboriste – Grimpeur-Élagueur
- Développement d’une gestion participative durable et d’une exploitation raisonnée des ressources des écosystèmes forestiers
- Création de 3 « Maisons de la Forêt » sur les sites de la REGIDESO de Kimilolo, Kasapa et Luano
- Renforcement de la capacité d’intervention des services sur le terrain
Financement et mise en œuvre
Mise en œuvre : 2017-2020
Budget global : 375 000 €
Financement AIMF : 300 000 €
Accompagnement scientifique et technique : Université de Liège, Jardin Botanique de Meise, Ville de Liège, Compagnie Intercommunale Liégeoise des Eaux – CILE