Les autorités locales actrices de la stabilité régionale
Historiquement, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso ont toujours entretenu des liens étroits, liens qui ont été affectés par la crise ivoirienne en 2002. Le choc social a été fort car, si la stabilité régionale passe par un engagement de haut niveau de l’Etat, qui s’en traduit notamment par un traité d’amitié et de coopération signé en 2008, elle se joue également au niveau des territoires.
Avec l’appui de l’AIMF et grâce à un cofinancement de l’Union européenne, les autorités locales ivoiriennes et burkinabé se sont engagées, à partir de 2009, dans un projet de renforcement de leurs compétences dans une logique de dialogue et de construction de la paix par le développement.
Susciter l’adhésion des populations
L’un des ressorts importants de l’engagement des maires et présidents de région dans ce projet était la question de la mobilisation des populations. Celles-ci sont tout à la fois la clé de la pacification des relations et une force d’inertie importante si elles n’adhèrent pas au projet. Pour les élus locaux, dépasser le risque lié à l’éventualité d’un rejet par les populations a été une première étape.
Développer la compréhension mutuelle et la collaboration
L’élaboration de projets communs à présenter aux bailleurs de fonds, l’amorce de jumelages entre certaines villes, prouve aujourd’hui qu’ils ont eu raison de s’engager dans cette mécanique.
Mais au-delà du seul engagement dans un projet commun, la réussite passait par la capacité des acteurs à se décentrer, à changer leur point de vue pour engager une coopération qui pourrait s’inscrire dans la durée.
Pour ne prendre qu’un exemple, celui de la croissance économique, il s’agissait de sortir de l’idée selon laquelle le développement de la région ne pouvait passer que par une concurrence entre les deux pays, pour envisager des projets qui contribueraient à une croissance partagée. Ces échanges ont été menés notamment par les autorités locales autour du cas du tourisme, où une offre concertée permet de valoriser les partenaires de chaque côté de la frontière. Quatre années de mise en oeuvre de ce projet ont permis de faire naître des relations d’amitié durables au niveau des autorités locales et, surtout, une plus grande compréhension mutuelle.
Réalisations
- Mise en réseau des collectivités locales ivoiriennes et burkinabè
- Mise en place de services d’appui au sein des associations nationales de collectivités locales
- Renforcement des capacités des élus et des cadres
- Mobilisation des collectivités locales européennes pour la mise en place de coopérations tripartites
Résultats
- Formation de plus de 300 décideurs et techniciens municipaux
- Renforcement du dialogue et des coopérations entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire
- Renforcement du rôle des autorités locales dans le processus de décentralisation et reconnaissance comme partenaires des politiques de développement national et régional
Acteurs du programme
- AIMF
- Union des Villes et Communes de Côte d’Ivoire
- Assemblée des Districts et Départements de Côte d’Ivoire
- Association des Municipalités du Burkina Faso
- Association des Régions du Burkina Faso
- Ville de Ougadougou
- Université des Collectivités (Côte d’Ivoire)
Mise en œuvre et financement
Budget global : 1 100 000 €
Durée du projet : 4 ans (2010-2014)