Secrétaire permanent depuis 2009 et engagé à l’AIMF depuis 30 ans, M. Pierre BAILLET part en retraite et fait ses au revoir à l’occasion du 44ème Congrès de l’AIMF à Lausanne
Le chaleureux hommage de la famille AIMF à M. Pierre Baillet, nommé membre d’honneur de l’association
Venus nombreux à Lausanne, les membres de l’AIMF mais aussi les personnalités qui ont marqué la vie de notre réseau ont rendu un vibrant hommage à M. Pierre Baillet pour son départ. Le Secrétaire général honoraire de l’AIMF, M. Khalifa Sall, mais aussi les anciens Maires de Ouagadougou, M. Simon Compaoré et Armand Roland Beouindé, l’ancien Gouverneur de Kinshasa M. André Kimbunta, l’ancien Maire de Casablanca M. Mohamed Sajid, ont marqué de leur présence cet important moment dans la vie de notre organisation.
Mme Anne Hidalgo, Maire de Paris et Présidente de l’AIMF, a souligné le rôle majeur joué par M. Pierre Baillet en faveur du développent de l’association, mais surtout du dialogue et de la coopération entre les Maires de l’espace francophone. Nommé membre d’honneur de l’AIMF, il a reçu des mains de Mme Hidalgo la médaille Grand Vermeil, plus haute distinction de la ville de Paris.
Le message d’au revoir de Pierre Baillet
Aujourd’hui, la 44ème Assemblée générale de l’AIMF sera pour moi le moment de vous saluer. De vous retrouver toutes et tous, venus très nombreux à ce Congrès de Lausanne. De vous dire combien j’ai été heureux et fier d’écrire avec et grâce à vous, pendant près de 30 ans, l’histoire de cette si belle association.
Tous ceux qui me connaissent savent l’importance que j’ai toujours accordée à laisser les Maires porter la voix de l’AIMF et à ne pas faire du Secrétaire permanent le visage de notre organisation. Mais aujourd’hui, privilège de l’âge et du départ, permettez moi de vous adresser ces quelques mots pour vous remercier chaleureusement toutes et tous du chemin parcouru ensemble.
Vous dire l’immense fierté qui a été la mienne d’avoir pu, grâce à votre confiance et à votre soutien, porter si haut notre organisation.
Ensemble nous avons ouvert notre association aux bailleurs extérieurs : Union européenne, Fondation Bill & Melinda Gates et maintenant coopération allemande. Et nous avons gagné leur confiance dans le temps grâce à une gestion rigoureuse des financements et à l’efficacité de notre action.
Ensemble nous avons bâti une coopération décentralisée forte, innovante, multilatérale, impactante et reconnue, qui n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était encore au tournant des années 2000.
Ensemble nous avons changé le visage de la place du Maire dans les relations internationales, et apporté la preuve de l’importance des territoires dans la solution aux crises mondiales et locales.
Ensemble, nous sommes devenus une solution dans le règlement des conflits de toute nature qui nous assaillent.
Ensemble, nous avons surtout su préserver l’unité de notre réseau, à une époque où les crises mondiales auraient pourtant tôt fait de le diviser.
Chers amis, je retourne chez moi avec l’espoir que le livre que nous avons écrit pendant toutes ses années ne se referme pas. Que la dynamique que avons mis tant de force et tant de cœur à construire et à consolider puisse se poursuivre. Car j’ai la faiblesse de croire que notre monde en a besoin et qu’avec les Maires, nous pouvons faire une différence.
Alors, avant de vous quitter, je voudrais tant partager avec vous ce à quoi j’ai été particulièrement attaché tout au long de ces années passées à vous servir, à servir l’AIMF et qui, il me semble, est la base de nos succès collectifs.
Tout d’abord, préserver l’originalité de l’AIMF : celle d’allier la dimension politique à des projets de terrain portés et mis en œuvre avec les villes. Un équilibre fragile sur lequel repose toute notre utilité pour les villes membres et pour les partenaires. Associer la réflexion à l’action.
Protéger aussi notre état d’esprit, nos valeurs, notre manière d’être. Cette détermination à construire la coopération internationale sur de nouvelles bases, à refuser l’entre-soi et les certitudes qui enferment, à maintenir le dialogue en dépit de la polarisation du monde. C’est en portant ces valeurs que nous pourrons préserver la volonté d’appartenir au réseau AIMF, l’envie de continuer à avancer ensemble, dans un espace pourtant marqué durement par l’histoire et au cœur des recompositions géopolitiques mondiales.
Dans cette marche en avant, notre gouvernance et à notre système de fonctionnement ont été essentiels. D’abord la confiance sans réserve que nous a apporté notre Présidente, Madame Anne Hidalgo, Maire de Paris. Sa présence, constante lors de nos réunions a été la preuve de la considération portée à notre difficile démarche d’ouverture, à notre manière de faire, à la modestie de notre approche, à la décentralisation de notre expertise.
Oui, si l’AIMF réussit, c’est parce qu’elle est portée au plus haut niveau, par les Maires en titre, qui participent activement à la vie de l’association. Ce portage politique par les Maires ne doit jamais être considéré comme un acquis et devra sans cesse être défendu pour préserver le niveau de représentation qui est le nôtre.
Mais si l’AIMF réussit, c’est aussi parce qu’elle peut s’appuyer sur un Secrétariat permanent qui garantit la continuité et la cohérence de notre action dans le temps. Un Secrétariat permanent composé d’une équipe expérimentée et stable, avec une connaissance fine de notre histoire et de nos équilibres. Un Secrétariat permanent qui a la confiance des Maires, des partenaires, des bailleurs, et qui dispose d’un pouvoir important d’initiative. Celui-ci doit être préservé car il est la clé de notre dynamique et de notre capacité d’innovation. Il est une authentique richesse.
Ce livre ne doit vraiment pas se refermer.
J’ai eu l’immense honneur de pouvoir en écrire quelques pages et, pour inscrire notre modèle dans la durée, je me suis attaché à formaliser son cadre. C’est la programmation stratégique, adoptée tous les 5 ans en Assemblée générale depuis 2009. Un document qui doit répondre aux contraintes multiples qui pèsent sur notre réseau pour fixer un cadre clair à notre action et à notre développement institutionnel. La programmation adoptée l’année dernière lors de notre Congrès de Cotonou, est cette feuille de route qui envisage l’avenir et tout le potentiel de notre belle association dans les années à venir.
A toutes et à tous, un très grand merci de m’avoir toujours soutenu et d’avoir rendu possibles tous ces succès. Je suis sûr que vous apporterez, sans compter, comme vous l’avez fait pour moi-même, tout l’appui nécessaire à mon successeur, cher Frédéric Vallier, pour que son mandat s’inscrive dans la durée, dans la continuité, dans le respect de ce qui a été accompli.
Merci.