- L’argent qui sort des caisses de la Ville profite-t-il autant aux femmes qu’aux hommes ?
- Les dépenses sont-elles très ou peu favorables à la transition écologique ?
Les objectifs annoncés par la municipalité sont de mieux :
- évaluer son action en faveur de l’environnement,
- s’assurer que les choix budgétaires n’accentuent pas les inégalités hommes-femmes.
« Attention, il ne s’agit pas de créer des fonds spécifiques », remarque Hélène Naulin, déléguée à la prospective et la résilience. Mais bien de se doter de grilles d’analyse permettant aux élus d’objectiver, de déceler les marges de progression et de réorienter si besoin certains projets.
« C’est une autre manière de piloter les finances publiques« , appuie Johanna Rolland, Maire de Nantes. Elle assure que cette double action va «s’inscrire dans la durée» et que des «bilans» seront faits de manière régulière pour évaluer les évolutions.
Un budget vert
Concernant le « budget climat », qualifié aussi de « budget vert » par les élus, l’idée est de vérifier que les choix financiers de la ville sont conformes aux objectifs fixés en faveur de la transition écologique. « Cela nous permet d’analyser ce que nous faisons et ce que nous allons faire. C’est à la fois une photo de l’instant et une trajectoire », complète Hélène Naulin, déléguée à la prospective et la résilience.
Dans un premier temps, la mairie va se concentrer sur ses dépenses liées au climat (sobriété carbone et adaptation au changement climatique). Dans le futur, elle prévoit d’ajouter à ses grilles d’analyse les enjeux liés à la biodiversité, la santé ou encore l’alimentation. Elle pourra s’appuyer en cela sur les expériences déjà menées dans d’autres villes. « Il y a déjà quatre ou cinq grandes villes en France qui ont entrepris cette démarche, notamment Strasbourg, Paris ou Lille. Notre but est d’étudier nos marges de progression », mentionne Hélène Naulin.
Un budget sensible au genre
Toujours sur le volet financier, la municipalité, qui s’est fixé pour objectif de faire de Nantes la première ville non-sexiste de France d’ici à 10 ans, lance aussi l’expérimentation du budget sensible au genre. Cette fois, l’enjeu est d’analyser l’impact des choix budgétaires de la collectivité dans la lutte contre les inégalités hommes-femmes. « Les finances publiques ne sont pas neutres. Toutes les décisions ont un impact. Notre but est de vérifier que celles-ci ne produisent pas des inégalités », indique Mahaut Bertu, adjointe à l’égalité, à la ville non-sexiste et à la lutte contre les discriminations.
Pour 2023, la ville va analyser trois dispositifs qu’elle finance :
- Le Conservatoire de musique : « En France, il n’y a qu’un pourcent de compositrice et 4% de cheffes d’orchestre », prend pour exemple l’élue.
- Le festival Les Scènes vagabondes.
- Les dispositifs d’aides aux projets et aux initiatives citoyennes : « Des études ont démontré que les femmes déposaient moins de projets, sollicitaient moins d’argent et que leurs propositions étaient moins souvent choisies par les habitants », explique Mahaut Bertu.
Au regard des résultats qu’elle constatera, la ville de Nantes vise à rechercher et inventer des solutions pour permettre l’égalité réelle et concrète entre les femmes et les hommes.