Comment l’architecture des villes peut-elle répondre aux enjeux d’extension et d’occupation anarchique des villes ? Une question au cœur de la rencontre du Forum sur l’architecture francophone qui s’est tenu à Brazzaville les 26 et 27 novembre 2022 sous le thème : « L’architecture pour le bien-être ; réparer la ville ».
A Brazzaville, comme dans de nombreuses autre villes, la conjonction entre la forte croissance urbaine et le rajeunissement de la population soulève un double défi :
- Maîtriser l’extension de l’espace urbain liée à la croissance démographique,
- Répondre aux aspirations d’une jeunesse porteuse de dynamisme et de créativité.
C’est ce qu’a rappelé Antoine Béli Bokolojoué, président de l’Ordre des Architectes du Congo (AOC), qui organisait cette importante rencontre internationale en partenariat avec la Fédération des architectes francophones d’Afrique (Fafa), l’Alliance des architectes francophone du monde et l’Union internationale des architectes.
La rencontre, couplée à l’assemblée générale de la Fafa a connu la participation de plusieurs délégations venant du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Centrafrique, du Gabon, du Mali, de la Tunisie, du Togo, du Maroc et de la Côte d’Ivoire.
Une rencontre qui confie la réflexion sur les cités urbaines aux professionnels de la ville
« La diversité culturelle est l’héritage commun de l’humanité en tant que forme incontestable d’identité et étant le facteur clé d’un développement responsable sur le plan architectural. C’est pour cela que le savoir et la profession des architectes sont impliqués dans le temps, l’espace, la technologie, la pédagogie et aujourd’hui, sur l’irréversibilité du changement climatique, l’intégration des sources d’énergie renouvelables, itinéraires obligatoires dans la conception architecturale et urbaine, devant permettre tant soit peu de réparer nos villes », a rappelé Antoine Béli Bokolojoué.
La créativité des architectes au service la recherche des solutions aux problèmes que connaissent les villes
Il a, par ailleurs, invité les architectes à s’impliquer davantage en mettant à profit leur génie créateur, leur énergie et leur créativité dans la recherche des solutions aux problèmes que connaissent les villes. D’après lui, le thème du forum de Brazzaville est d’actualité, car réparer la ville, c’est aussi créer un lien personnel entre l’humain et son territoire. « Une attache presque intime afin de lutter contre la destruction quasi systématique de la ville. Réparer la ville en changeant le regard sur un lieu plutôt qu’en le rasant. Puissent les travaux de notre forum ressusciter l’engouement collectif, en vue de rebâtir nos villes qui ne cherchent qu’à être reconstruites avec les exigences des temps actuels. L’architecture est notre religion, notre sacerdoce », a-t-il conclu.
Un appel à améliorer l’attractivité des villes congolaises
Le président du Conseil départemental et municipal de Brazzaville, Dieudonné Bantsimba, de son côté, a indiqué que le choix du thème du forum répondait non seulement au cadre général des Objectifs du développement durable, mais aussi à la politique générale d’urbanisme pour laquelle le président de la République du Congo s’y emploie. Le but étant d’améliorer l’attractivité des villes pays ainsi que le bien-être de la population. « A l’heure où le monde et principalement nos villes subissent les effets néfastes du changement climatique, d’un développement rapide et d’une occupation anarchique, ce rendez-vous des bâtisseurs, des acteurs de l’urbain revêt une importance particulière pour une réflexion sur l’avenir de nos villes et plus largement de notre environnement », a rappelé le député maire de Brazzaville.