Face aux problématiques sécuritaires et sociales qui s’ancrent au Sahel, le leadership des Maires et le renforcement de leurs capacités d’action sont déterminants. Au contact quotidien des populations et en lien étroit avec la société civile, les Maires sont en effet au cœur des enjeux du Vivre-ensemble et de la cohésion sociale. Pour soutenir leur action, l’AIMF met en place une démarche en s’appuyant sur sa méthodologie habituelle : échanges et réflexion d’une part, action de terrain au bénéficie direct des populations d’autre part.
Deux journées d’échange au plus haut niveau
Les journées d’échange organisées les 16 et 17 novembre dans le cadre du partenariat stratégique AIMF-UE, ont constitué une première étape dans l’élaboration d’une réponse commune aux défis rencontrés par les collectivités. A cette occasion, les élus locaux et les représentants de la société civile du Mali, du Niger, du Tchad et du Burkina Faso se sont réunis dans un premier temps au niveau de chaque pays pour identifier conjointement des pistes d’action. Le 17 novembre, la première Réunion des Maires du Sahel a regroupé l’ensemble des participants en visioconférence pour construire un plan d’action partagé à l’échelle de la sous-région.
Cette réunion été marquée par une collaboration au plus haut niveau, comptant notamment la participation des Maires de Bamako, de Niamey, d’Agadez, de Zinder, de Bandiagara, de Diffa, du Président du Bureau régional de l’AMBF Sahel…
Un dialogue constructif a pu être engagé avec la société civile, largement représentée par de nombreuses structures, dont l’Association des Eleveurs et Nomades du Niger, le Conseil National de la Jeunesse et l’Organisation Alternatives Citoyennes du Niger, la Ligue Tchadienne des Droits de l’Homme, l’Association Jeunesse Citoyenneté Active et Développement du Mali, ainsi que l’ONG Cercle Dev coordonnée par la lauréate du Prix AIMF 2019 de la femme francophone, Mme Maïmou Wali, qui a fourni un appui technique à l’organisation de la conférence.
Construire un plan d’action autour de priorités partagées
Ces échanges ont permis de mettre l’accent sur les conditions qui permettent aux Maires de jouer pleinement leur rôle pour la paix et la stabilité dans la sous-région. En matière de sécurité, l’information et la participation des collectivités apparaît comme une priorité, de même que la mise en place d’un cadre protecteur pour les élus dont les vies sont souvent menacées. L’approfondissement des processus de décentralisation et la sécurisation des ressources budgétaires des communes sont toujours un point crucial pour permettre aux autorités locales de fournir les services essentiels aux populations, de surcroît en contexte de crise. Quant au vivre-ensemble, les participants ont partagé leurs initiatives pour renforcer le dialogue intercommunautaire. Ils ont également appelé à promouvoir la participation des femmes et des jeunes dans la gestion des affaires locales.
Autour de ces axes prioritaires, une série d’actions de terrain seront identifiées par les municipalités et portées avec l’AIMF auprès des partenaires nationaux et internationaux, pour une mise en œuvre de ces recommandations au plus près des réalités locales et des populations.