#3 – Villes, numérique, agriculture et alimentation
📅 Atelier préparatoire – Jeudi 26 novembre 2020 / 15:00-17:00 (GMT+1)
📃 Recommandations – Atelier Agriculture et alimentation
Pour soutenir et accélérer les réponses à la croissance démographique, à l’urbanisation, aux changements de régime alimentaire, au changement climatique et aux crises humanitaires prolongées, un nouvel ensemble de solutions innovantes s’impose d’urgence.
Les technologies et les services numériques sont appelés à jouer un rôle central dans la réalisation des objectifs en matière de réduction de la pauvreté, de sécurité alimentaire et de nutrition. De jeunes entrepreneurs des villes africaines vont vers les zones rurales, développant des solutions ingénieuses à certains des problèmes les plus pressants.
Les solutions numériques peuvent intervenir à de nombreuses phases de la production, de la transformation et de la distribution des ressources agricoles. Elles peuvent éclairer les décisions au niveau de la production, sur l’optimisation de la chaîne de valeur, sur les méthodes de stockage, et aider ainsi les agriculteurs à améliorer leur production, puis à prévenir le gaspillage et la perte lors de la récolte et après la récolte.
Comment libérer le potentiel encore mal exploité d’une agriculture vivrière pour contribuer à éradiquer la faim et améliorer l’essor et la prospérité des petits exploitants ? Les innovations peuvent-elles servir de catalyseur à la transformation de l’agriculture et résoudre les innombrables difficultés que rencontrent actuellement les agriculteurs africains ?
Les technologies s’appuient sur des innovations numériques pour permettre aux agriculteurs d’améliorer leurs rendements, d’être plus résilients face au changement climatique, de se rapprocher des marchés et, en dernier ressort, d’accroître leurs revenus grâce à une baisse du coût et des quantités des intrants, une hausse de la production et une augmentation de la valeur de leurs produits. Le fait de pouvoir réduire les coûts de transaction grâce au développement rapide de la téléphonie mobile et de l’accès à internet mais aussi des paiements en ligne, change la donne. Les technologies numériques peuvent par ailleurs permettre de surmonter les obstacles linguistiques et ceux liés à l’illettrisme. Les contenus peuvent être présentés via une vidéo ou des images traduites dans les langues locales, en s’appuyant sur les outils de reconnaissance d’image et d’intelligence artificielle.
La numérisation de l’agriculture et de la chaîne de valeur alimentaire n’ira pas sans difficultés. Il faudra prendre garde à ne pas creuser davantage la fracture numérique entre les économies et entre les secteurs, et entre ceux qui ne disposent pas des mêmes capacités d’adaptation face aux nouvelles technologies. Il est nécessaire de créer des conditions minimales pour assurer l’utilisation des technologies, à savoir : la disponibilité, la connectivité, le faible coût, l’alphabétisation et l’éducation numérique dans les écoles. Sans oublier les facteurs qui facilitent l’adoption des technologies : l’utilisation d’internet, des téléphones portables et des réseaux sociaux, les compétences en informatique et une culture de l’entrepreneuriat agricole et de l’innovation (mise en valeur des talents, programmes éclairs et hackathons, incubateurs, et programmes accélérateurs).
Les villes auront un rôle à jouer dans cette révolution. Et tout particulièrement les villes petites et moyennes car elles jouent un rôle important dans l’interface urbain-rural en pleine évolution. Les petits entrepreneurs y sont nombreux et dynamiques et comptent parmi les principaux porteurs des activités marchandes et de service. Leur présence est indispensable tant pour entretenir des espaces cultivés écologiquement et économiquement vitaux autour et dans les villes, que pour renforcer l’intégration de leurs territoires dans les circuits marchands. Cependant, les systèmes relationnels demeurent asymétriques. Si les petits producteurs semblent être centraux dans les activités de desserte des zones rurales, en réalité, ils sont très concurrencés dans la collecte et les débouchés des productions agricoles par les coopératives paysannes et les intermédiaires des grandes villes. À travers eux, c’est donc le rôle des villes secondaires dans les systèmes d’intégration spatiale et économique qui est en jeu.