A Phnom-Penh, la municipalité, en partenariat avec l’AIMF et la Ville de Paris dans le cadre d’un projet cofinancé par l’Union européenne, travaille avec les communauté du canal Stung Meanchey pour sortir de l’habitat informel et renforcer la participation des populations.
Phnom Penh et les villes du Cambodge font face à une augmentation massive de leur population : à Phnom Penh, le nombre d’habitants a doublé entre 1998 et 2006, et la surface urbanisée est passée de 110 à 160 km² en 10 ans. Comme dans toute ville en forte croissance, le rythme de l’urbanisation la rend très difficilement maîtrisable. Les populations s’installent dans des logements précaires, dans des quartiers non viabilisés, dont la requalification est un défi. Au-delà de la maîtrise de l’urbanisation et de l’accès des populations aux services essentiels, la prise en compte de ces habitants à travers une gestion urbaine participative, intégrée et durable, est en jeu.
En 2017, la municipalité de Phnom Penh a conclu un accord avec les communautés du canal Stung Meanchey pour requalifier ce quartier d’habitat informel. Pour renforcer l’amélioration des conditions de vie des populations, elle a prolongé ce projet communal en cours à travers un programme conjoint, mis en œuvre avec l’AIMF, la Ville de Paris, la NACPC et la NLC, et cofinancé par l’Union européenne.
Ce programme permet un accompagnement rapproché des populations pour la construction de leur nouveau logement, et plus largement pour une mise en œuvre participative de la requalification du quartier. Ce projet pilote au Cambodge est diffusé plus largement à travers les deux Associations nationales d’autorités locales, la NACPC et la NLC.
Première étape dans ce processus de régularisation et d’accès aux services essentiels, la municipalité a accepté de fournir aux familles des titres fonciers et de l’eau et de l’électricité gratuites sur le site. 570 familles du Canal Stung Meanchey ont ainsi pu être sécurisées en se voyant attribuer un titre de propriété de parcelles viabilisées. L’habitat de fortune construit sur ces lots a été détruit et les familles temporairement relogées par la municipalité.
Accompagnés par une équipe d’urbanistes et en étroite collaboration avec les services techniques de la municipalités, les populations ont été associées au travail sur la conception de logements abordables et d’infrastructures publiques. Les architectes et urbanistes de la Ville de Paris et de l’Apur ont apporté leur expertise dans la démarche, de même que des ONG locales travaillant déjà avec ces communautés. Des ateliers collectifs ont permis aux habitants d’imaginer la « maison de leur rêves ». Plusieurs plans types ont été établis sur cette base, et les familles seront accompagnées dans la construction de leur nouveau logement tant au plan technique que pour la recherche des meilleures modalités de financement.
200 familles (environ 1000 habitants), plus fragiles et ne disposant pas des moyens financiers suffisants pour assurer de manière autonome la construction de leur habitat, sont aidées à travers une « banque de matériel ». Une aide ou un financement total des matériaux de construction permettra d’alléger leurs charges.
Un travail sur les espaces publics a également été mené. Il a permis d’associer les populations au choix des infrastructures collectives et de l’aménagement du quartier. Ce travail a été prolongé par une série de formations, à la demande des leaders communautaires, pour leur permettre de renforcer leurs capacités de leadership et de communication.